Arrêt de la Cour du Parlement du Dauphiné ordonnant aux juifs de sortir du ressort de la Cour dans les six jours

De nombreuses communautés juives sont attestées dans le Dauphiné à l’époque médiévale, la réunion de la province à la France en 1355 étant suivie, comme dans tous les autres territoires annexés, de l’application de l’édit de bannissement définitif des juifs du royaume de 1394. Renouvelé par Louis XIII en 1615, ce dernier reste théoriquement en vigueur – sauf sur certains territoires des marges (Aquitaine, Alsace et Lorraine) – jusqu’au décret d’émancipation 1791.
Les juifs désirant séjourner provisoirement dans le royaume devaient être munis d’une autorisation spéciale, mais beaucoup entraient clandestinement, notamment les plus pauvres, en provenance du Comtat Venaissin (Etats français du pape), de l’Est de la France ou d’Outre-Rhin. Longtemps ignorée, car difficilement mesurable, cette présence résiduelle apparaît peu à peu au gré des recherches.

Cet arrêt prononcé à Grenoble par la Cour du Dauphiné en 1717 vise des marchands ambulants spécialisés dans l’achat de fripes, le commerce des objets neufs étant partout interdits aux juifs, y compris dans les régions où ils sont tolérés. Accusés de recel, ces juifs sont condamnés à une expulsion immédiate. L’édit prévoit en outre une amende considérable de 500 livres pour toute personne facilitant leur séjour.