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Veste

Constantine, Algérie, Afrique du Nord,
19e siècle
Inv.
2002.02.009
Costume
Veste
Ghlila djabadouli
Dimensions :
H. 68 - L. (entre les manches) 139 cm
Soie brochée, coton, métal, fils de soie, galon de fils dorés, paillettes et cannetilles.
mahJ,
don de Philippe Azoulay en mémoire de sa mère Mme Edmée Azoulay née Bensimon Marchina

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Contexte d'utilisation
Fête familiale/ Mariage
Historique
Ce type de veste était porté par des femmes juives mariées sous la robe de type chasuble.
Le mot "ghlila " vient du mot arabe "ghilala" ou "ghalila" . La "ghilala" semble désigner de fins sous-vêtements dans l'Arabie de l'époque du prophète Mahomet. A l'époque abbasside, dans Les Mille et une nuits, ce terme est attribué à une robe de "lingerie" féminine très légère et transparente. Dans le Cordoue de Ziryab, il aurait été appliqué à une forme de blouse fine, portée par-dessus la chemise. Quant au nom de "ghalila", il correspond aussi à un bouton avec lequel on ferme une cuirasse ou à un clou qui rapproche les deux bouts d'un collier : il est intéressant de constater que la "ghlila" algéroise se ferme à l'aide d'un seul bouton central.
Pour l'histoire de l'évolution de la "ghlila" voir la bibliographie.
L'emplacement et la forme du décor prouve son rôle symbolique au delà l'appartenance religieuses car on trouve les mêmes motifs sur les pièces appartenant aux personnes de confession juive et musulmane. Il doit remplir un rôle protecteur contre le mauvais oeil (la forme ovale l'évoque ).
Provenance
Cette veste appartenait à l'arrière grand-mère maternelle du donateur Mme Nedjma Marchina née Stora de Constantine.
Description
Veste en soie verte brochée or aux motifs floraux, à manches longues, ouverte devant. La fermeture se fait par 1 bouton tressé de fils d'or placé dans la partie supérieure de l'ouverture. Grand décolleté arrondi bordé de 8 boutons tressés de fils d'or de chaque côté. Au niveau de la poitrine un décor de passementeries de fils d'or et de broderies au carton en forme ovoïdale. Le décor de galons de passementeries de fils d'or est placé également autour des emmanchures et sur les manches aux poignets et dans la partie centrale de la manche partant des poignets jusqu'aux coudes. Les manches sont ouvertes jusqu'à la hauteur de 20.5 cm avec 12 boutons en métal sur chaque manche. Au niveau de la taille une poche intérieure. L'ensemble est doublé de cotonnade écrue aux motifs de bouquets de fleurs roses et vertes. Les manches, sur la partie ouverte sont doublées de soie grise à rayures.
Bibliographie
Les Juifs d'Algérie. Images et textes, éd du Scribe, Paris, 1987. Voir la photo p. 195.
Leyla Belkaïd, Algéroises. Histoire d'un costume méditerranéen, Edisud, Aix-en-Provence, 1998.
Publication
"Art et histoire du Judaïsme, un abécédaire", Paris, coédition mahJ/Flammarion, 2018, 254 p. (p.112-117)