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Veste

Algérie, Afrique du Nord,
19e siècle, 4e quart
Inv.
99.36.002
Costume
Veste
Ghlila djabadouli
Dimensions :
H. 63 - L. (entre les manches) 138 cm
Velours, coton, galons de fils d'or et de coton, paillettes, cannetilles, laiton, soie.
mahJ,
don de M. Bloch

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Contexte d'utilisation
Fête familiale/ Mariage
Historique
Ce type de veste "ghlila djabadouli" est porté par les femmes juives sous la robe chasuble.

Ce type de veste était porté par des femmes juives mariées sous la robe de type chasuble.
Le mot "ghlila " vient du mot arabe "ghilala" ou "ghalila" . La "ghilala" semble désigner de fins sous-vêtements dans l'Arabie de l'époque du prophète Mahomet. A l'époque Abbasside, dans Les Mille et une nuits, ce terme est attribué à une robe de "lingerie" féminine très légère et transparente. Dans le Cordoue de Ziryab, il aurait été appliqué à une forme de blouse fine, portée par-dessus la chemise. Quant au nom de "ghalila", il correspond aussi à un bouton avec lequel on ferme une cuirasse ou à un clou qui rapproche les deux bouts d'un collier : il est intéressant de constater que la "ghlila" algéroise se ferme à l'aide d'un seul bouton central.
Pour l'histoire de l'évolution de la "ghlila" voir la bibliographie.
Les broderies appliquées aux pièces de costume sont réalisées suivant la technique dite "fetla", du nom du fil d'or ou d'argent torsadé qui dessine le motif. Les broderies s'accompagnent de paillettes dorées ou argentées introduites par les Andalouses qui leur accordaient un pouvoir protecteur similaire à celui des miroirs, censés renvoyer le mauvais oeil.

A l'origine "ghila djabadouli" était une veste du costume masculin. c'est probablement entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, que cette forme a été introduite dans la garde-robe féminine. Venture de Paradis la décrit comme "petit jubé de drap, de satin ou de velours, qui tombe jusqu'aux hanches, avec des manches à boutons et boutonnières; il est ordinairement orné de broderies". Dans les années soixante-dix du XIXe siècle L'Algérie a connu une décadence. Au niveau du costume féminin, celle-ci se traduit par d'importants changements : la "Ghlila djabadouli" de brocart ou de velours brodé se raréfient et restent réservés aux cérémonies.
Description
Veste en velours bleu marine à manches longues, ouverte devant, avec un grand décolleté arrondi. Se ferme par un bouton placé dans la partie supérieure de l'ouverture. Le décor de galons au fil d'or et paillettes est placé sur la poitrine, autour du décolleté, autour des emmanchures et sur les manches autour des poignets. Les manches sont ouvertes à partir des poignets sur une hauteur de 22 cm. Cette ouverture est pourvue de 12 petits boutons en laiton sur la manche gauche et de 11 boutons sur la manche droite. Le décolleté est orné de 8 boutons tressés de fil d'or de chaque côté. L'ensemble est doublé de cotonnade blanche à petites fleurs à dominance rose. Les manches sont doublées, en plus, de soie brochée or de couleur rose et bleue sur la hauteur de 15 cm à partir des poignets. Le décolleté est doublé d'un galon en coton jaune, vert, rouge.
Bibliographie
Les Juifs d'Algérie. Images et textes, éd. du Scribe, Paris
L. Belkaïd, Algéroises. Histoire d'un costume méditerranéen, Edisud, Aix-en-Provence, 1998