Tableau pour la cabane de Soukkot
Yehoudah fils de Kalfa Zagbib
Afrique du Nord, Algérie, Constantine, ?,
19e siècle, 4e quart/ 20e siècle, 1er quart
Inv.
2002.01.0585ancien inv.
IOB0188Objet cultuel
Tableau pour la cabane de Soukkot
photo © mahJ / Christophe Fouin
Dimensions :
H. 49,4 - L. 64,5 cmPapier découpé, sur fond de papiers métallisés de diverses couleurs, encre noire, contre collés sur carton
mahJ,
Fonds du musée d'Art juif de Paris
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Contexte d'utilisation
Culte domestique/ Soukkot, Fête des CabanesHistorique
Identifié par erreur comme un mizrah sheviti, ce canivet est en fait un tableau de Soukkah (référence aux oushpizin) réalisé en Afrique du Nord vers 1900 par un certain Yehoudah fils de Kalfa Zagbib/ Zeghbib/ Zerbib, nom connaissant plusieurs variantes orthographiques principalement porté en Algérie. Les prénoms Yehoudah (Judas) et Kalfa/ Khalfa pourraient renvoyer au rabbin Judas Zerbib (Constantine,1886 – Jérusalem, 1967), fils du rabbin Khalfa Zerbib (Constantine, 1755-1915), issu d’une famille de rabbins de Constantine descendant du fameux Messaoud Zeghbib (1655-1717), fondateur d’une synagogue utilisée jusqu’en 1962. Ce Judas Zerbib, décoré pendant la Première guerre mondiale, s’installe en effet à Paris après la Seconde guerre mondiale, officiant à la synagogue des Ecouffes, ce qui pourrait expliquer l’entrée de l’objet au musée d’art juif en 1952 (Cette hypothèse est malheureusement invérifiable aucune mention d'origine n'ayant été conservée dans le dossier d'oeuvre).
Ce type d’objets d'art populaire réalisés avec des matériaux très peu coûteux était souvent l’œuvre d’étudiants de yeshivah, le qualificatif de צעיר (jeune) précédant le nom de l’auteur n’est donc sans doute pas une simple marque de modestie mais le signe de son jeune âge.
Ce tableau est rentré dans les collections du musée d'art juif en 1952 en même temps que le 2002.01.484, après deux autres en 1950 : 2002.01.426 et 427.
Provenance
acquisition en 1952Description
Réalisé en plusieurs morceaux, ce canivet est disposé sur une mosaïque de papiers métallisés de couleurs, technique traditionnellement employée en Afrique du Nord. Le tableau est divisé en trois arcades reposant sur des colonnes torses, les arcs portant en lettres découpées une inscription faisant référence aux sept Oushpizin (Abraham, Isaac et Jacob, Moïse et Aaron, David et Salomon), mot araméen désignant les sept invités conviés chaque soir dans la Soukkah.
Chaque arcade abrite un chandelier à sept branches (menorah), celui du centre étant surmonté de la couronne de la Torah.
Les branches des chandeliers portent des inscriptions à l’encre : à gauche le psaume 67, à droite la prière d’inspiration kabbalistique Ana be-Koah, et au centre la signature de l’auteur : « le jeune Yehoudah Zegbib, fils de Kalfa Zegbib ».
Les bordures sont agrémentées de motifs géométriques et de guirlandes végétales et les écoinçons de mains (hamsah) et d’étoiles à six branches (magen David), symboles fréquemment utilisés en Afrique du Nord.
On notera aussi deux pieds de vigne jaillissant d’un vase, de part et d’autre des arcades.
Signature
Yehoudah Zegbib, fils de Kalfa Zegbib,Langue
hébreu, écriture carréeInscriptions
Sur les arcs : אברהם יצחק ויעקב / משה ואהרן דויד / ושלמה זכותם יגנSous la couronne centrale : כתר תורה
Sur le chandelier de gauche : psaume 67
Sur le chandelier du centre : מעשה ידי הצעיר יהודה זגביב בן באותו עני הרוש כלפה זגביב ויע׳א
Sur le chandelier de droite אנא בכח ׃(prière Ana be-Koah)
Traduction
Sur les arcs : "Abraham, Isaac et Jacob, Moïse et Aaron, David et Salomon, que leurs mérites nous protègent"Au centre : "fait à la main par le jeune Yehoudah Zegbib, fils de [?] Kalfa Zegbib Q[ue] D[ieu le] P[rotège]"
Publication
Shadur, Yehudit et Joseph. Jewish papercuts : a History and Guide. Berkeley (Californie) : Judah Magnes Museum, 1994, plate 32