Portrait d'Abraham Hassoun en costume oriental
HASSOUN, Abraham
(
1876 - 1972
)
Algérie, Aïn Beïda,
1904 [?]
Inv.
2020.01.002.3Dessin
photo © mahJ / Christophe Fouin
Dimensions :
H. 70 - L. 104,5 cmPastel sur papier
mahJ
Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.
Appartenance à un ensemble
Ensemble de trois portraits familiauxJustification de la date
Fait pendant au portrait portrait de la femme de l'artiste en costume oriental daté de 1904 (2020.01.002.2)Historique
Né à Constantine au sein d’une famille modeste, Abraham Hassoun (1876-1972) a poursuivi des études d’instituteur à l’Ecole normale de Constantine grâce à une bourse du Consistoire. En 1901 il épouse Sarah Sarah Atlan (1878-1955), également institutrice. Dans les deux cas, il s’agit d’une importante promotion sociale pour ces jeunes gens de la première génération née française après le décret dit Crémieux de naturalisation des juifs « indigènes » d’Algérie (1870). En 1902, le couple a un enfant unique, André-Gilbert (1902-1976).Ce portrait est à rapprocher des deux autres dessins du lot, tous réalisés à Eïn Beida en 1904 par Abraham : un portrait de famille « à l’occidentale » dans un parc (mahj 2020.01.002.1) et un portrait de Sarah en costume de juive algérienne (mahJ 2020.01.002.2).
Sans doute inspiré d’une photographie prise en studio, cet autoportrait est parfaitement symétrique de celui de Sarah, les deux étant destinés à être accrochés en pendant dans la demeure familiale. Sur chacun d’entre eux, les personnages sont allongés sur une méridienne en osier, dans une pose « à l’orientale » assumée, les costumes participant à la mise en scène. Mais contrairement à celui de Sarah qui, bien que prenant quelques libertés avec la tradition, emprunte à la garde-robe des femmes juives algériennes, celui d’Abraham est totalement fantaisiste.
Composé de babouches, d’une djellaba sombre et d’un grand drapé blanc retenu sur la tête par un chèche enroulé, il n’a plus rien de juif. D’ailleurs, dans les milieux aisés, les hommes ont abandonné plus tôt que leurs femmes le port du costume traditionnel, du fait de leur rôle d’intermédiaires entre populations locales et colons français. En revanche, comme le montrent plusieurs photographies contemporaines, il n’était pas rare qu’ils revêtent la tenue des cheikhs arabes (voir par exemple mahJ 2000.08.07 et 2000.08.013.57), jugée plus pittoresque, voire plus « noble » que celle du marchand ou de l’artisan juif.
Description
Portrait d’Abraham Hassoun en costume oriental. Étendu sur une méridienne, l’artiste pose dans un décor de studio, l'oeuvre étant probablement inspirée d'une photographie.Signature
En bas à droite "A. Hassoun"Langue
FrançaisBibliographie
- Les Juifs d'Algérie. Images et textes, éd du Scribe, Paris, 1987.- Leyla Belkaïd, Algéroises. Histoire d'un costume méditerranéen, Edisud, Aix-en-Provence, 1998.