Nappe de pupitre de synagogue
Empire ottoman, Istanbul, Varna,
20e siècle, 1e quart
Inv.
TX/2039Textile
Nappe de pupitre de synagogue
Bogo
Dimensions :
H. 82,5 - L. 82,5 cmVelours, coton, fil d'or
mahJ,
don d'Esther et Freddy Nessim Pinhas
Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.
Historique
Ce type de textile, appelé « bogo » était assez répandu dans la communauté juive de l’Empire ottoman. Il en existait plusieurs variantes avec toutefois des constantes : le velours de forme carrée au décor brodé de fils d’or sur carton, placé le plus souvent au centre du textile et abondamment encadré.Les variantes dépendaient de l’usage que l'on faisait.
On les retrouvait dans les synagogues, servant de nappe de pupitre de lecture. Les membres de la communauté les offraient à la synagogue à différentes occasions : mariage, naissance d’un enfant, bar mitsvah ou décès. Dans ces cas, le décor brodé comportait les inscriptions qui donnaient les informations quant à nom de la personne, la date et le lieu de l’évènement, mention d’un verset en fonction de l’occasion. Parfois on recyclait à cet usage un textile domestique auquel on ajoutait un texte brodé.
Les bogos sont liés également aux rites de mariages. Ils servaient d’enveloppe pour le trousseau de la mariée : des vêtements et des tissus précieux. Ce textile faisait partie du trousseau et utilisé lorsque la mariée allait au bain rituel avant la cérémonie du mariage. Le marié lui envoyait alors un paquet (bogo de banyo), contenant des articles dont elle aurait besoin dans le bain, ainsi que des pièces de monnaie, parfois des pièces d'or, pour payer la cérémonie. Ce cadeau arrivait emballé dans le même type de textile qui, en plus du décor végétal brodé comportait les initiales de la mariée.
Le bogo jouait également le rôle d’amulette dans les rites liés à la naissance. On le suspendait sur le mur près du lit de la parturiente. Il comportait alors, en plus du décor brodé, les inscriptions de protection à l’égard de la parturiente et du nouveau-né.
Le textile ici présent ne comprend pas d’inscriptions ni d’initiales. Son très bon état de conservation et la présence du tracé du décor qui n’est pas complétement remplit par la broderie laisse supposer que ce textile n’a pas servi ou alors très peu. D’après les informations de la donatrice il s’agit d’une pièce de textile du trousseau de la sœur ainée de son père, Anna Pinhas, épouse de Nissim Gueron, déporté à Auschwitz par le convoi 33 et mort en 1942.
Provenance
Le bien se trouvait dans la famille paternelle de la donatrice. Il a appartenu à la sœur de son père, Anna Pinhas épouse Gueron.Description
Un carré en velours bordeaux doublé de toile de coton et bordé d'un galon de passementerie de fil d'or.Sur l'endroit la surface est décorée de broderie au fil d'or au carton représentant des motifs floraux stylisés.