Les Portes du cimetière, 1917

Marc Chagall naît à Vitebsk dans une famille modeste – son père est commis chez un marchand de harengs. Il manifeste très tôt des dispositions artistiques. Après un court apprentissage chez Yehoudah Pen, maître local qui forma de nombreux artistes de l'avant-garde, il étudie à Saint-Pétersbourg, auprès de Léon Bakst. Muni d'une bourse accordée par un député de la Douma, il part, en 1910, pour Paris. La « ville-lumière », la découverte des musées, le cubisme, les liens qu'il noue avec les poètes, Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, André Salmon, font réellement naître sa peinture. Il s'installe à la Ruche, participe au Salon d'Automne et aux Indépendants, de 1912 à 1914, date à laquelle Herwarth Walden l'expose à la galerie Der Sturm à Berlin. De là, il regagne Vitebsk et rejoint sa fiancée Bella. La guerre l'y surprend et met fin à toute idée de retour à Paris. En 1917, il adhère à la révolution et se fait l'écho dans ce tableau des espoirs qu'elle suscite chez les juifs de Russie : 1917 est aussi la date de la déclaration Balfour qui promet aux juifs une patrie. Chagall associe le thème du cimetière à celui de la résurrection : sur le triangle du portail, il inscrit la vision du prophète Ezechiel (37, 12-14) « Voici que je rouvre vos tombeaux et je vous ferai remonter de vos tombeaux ô mon peuple et je vous ramènerai au pays d'Israël. [ …].