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Le Dortoir

MAYWALD, Hélène ( 1907 - 1985 )
Rieucros, France,
1940
Inv.
2021.06.002
Dessin
Aquarelle
Dimensions :
H. 12,2 - L. 17,8 cm (feuille) / H. 18 - L. 23 cm (support)
Aquarelles et mine graphite sur papier
mahJ,
don d'Edmond Thorn, collection de Madeleine Regina Felsen (Munich, 1907-1983), sa mère, de nationalité polonaise

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
Signées par Hélène Maywald (1907-1985), les deux aquarelles ont été peintes dans le camp d’internement de Rieucros (Lozère). À proximité de la ville de Mende, ce camp a été ouvert par décret, le 21 janvier 1939, afin de détenir les « étrangers suspects ». Dès octobre 1939 il devint exclusivement un camp pour femmes. En 1940, on y recensait six-cents détenues.

Les représentations des camps d’internement faites par des déportées femmes sont relativement rares. Le premier dessin montre un groupe de neuf femmes dans un dortoir. L’artiste les décrit dans un moment de repos et d’intimité. Le deuxième dessin illustre la toilette collective.

Bien que connu pour son quotidien difficile et son manque d’hygiène, Hélène Maywald fait le choix de mettre l’accent, ni sur la laideur du camp, ni sur la dureté des conditions de vie. A la manière d’une illustratrice de mode, l’artiste s’attache au contraire à la féminité de ses codétenues et dessine des tenues gaies et colorées. Ces robes estivales laissent penser que ces dessins ont été réalisés durant l’été 1940, sachant qu'Hélène Maywald a été internée du 27 février 1940 au 14 décembre 1940.

Hélène Maywald n’est pas une artiste connue, on sait seulement qu’elle est la sœur du photographe Willy Maywald, qui réalisera les fameuses photographies des collections Christian Dior. Les archives du camp ont permis de confirmer sa présence à Rieucros en même temps que la mère du donateur, Madeleine Regina Felsen (Munich, 1907-1983), qui fut internée entre octobre 1939 et novembre 1940, date à laquelle elle est autorisée à sortir pour se rendre à Marseille afin de s’y faire délivrer un passeport. C’est alors qu'elle s’échappe, rentre dans la clandestinité et ne reviendra pas à Rieucros.

Ces dessins ont été retrouvés dans le journal intime de Madeleine Regina Felsen qu'elle gardera toute sa vie.
Provenance
Ancienne collection Edmond Thorn
Signature
"H. Maywald" à la mine graphite, en bas à droite
Langue
Allemand
Bibliographie
Mechtild Glizmer Camp de femmes. Chroniques d'internés. Rieucros et Brens 1939-1944, éditions Autrement, 2000