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Grande robe

Inv.
2022.13.003
Costume
Grande robe
Kswa el-kbira / berberisca
Velours, soie, coton, lin, fil d’or, passementeries de fils d’or
mahJ,
don de M. Jacques Feldstein en mémoire de la famille Abitbol-Benattar

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Appartenance à un ensemble
Il s'agit de plusieurs pièces isolées du costume traditionnel
Historique
Ces pièces de vêtements font partie d’un costume d’apparat, appelé « Grande robe », Berberisca ou encore Kswa-el-kbira, porté par les femmes juives du nord du Maroc, d’origine espagnole.
En 1391 puis en 1492, le Maroc a accueilli un nombre très important de juifs exilés d’Espagne, les megorashim, qui s’installèrent principalement dans les villes du Nord. Leurs costumes sont différents de ceux des toshavim, les juifs autochtones. Ils sont coupés et cousus dans des matières plus précieuses (le velours, la soie et le brocart) et sont décorés de fil d’or ou d’argent alors que les juifs autochtones portent le même type de vêtements que les populations berbères.
Ce costume est porté pour la première fois par la jeune fille le jour de son mariage puis lors des grandes occasions.

La « Grande robe » se compose de trois éléments essentiels : la jupe, zeltita, le plastron, ktef, et le boléro, gombaïz. Elle est complétée par une ceinture de soie lamée d’or, hzam, et par des manches en mousseline de soie, kmam, ici manquantes.
Si la coupe de toutes les pièces du costume reste la même, certains éléments, comme la couleur du velours (violet, rouge, vert, bleu, bleu nuit), les ornementations des galons et les broderies d’or, varient.
Aujourd’hui encore, dans de nombreuses familles d’origine marocaine, on se transmet la « Grande robe » de mère en fille ou on en fait fabriquer une pour que les jeunes filles puissent la porter la veille de leur mariage, lors de la soirée du henné.
Provenance
Toutes les pièces de costume ont été apportées du Maroc par la tante maternelle du donateur, Simone Abitbol, lorsqu’elle est venue s’installer en France en 1984. Elle les tenait de la famille de son mari Eli Lévi, originaire de Tétouan où vivait une grande communauté juive hispanophone.
Description
Six pièces isolées provenant de costumes traditionnels de citadine juive du nord du Maroc. Il s'agit d'un boléro en velours bleu (gombaïz), un plastron en soie bleue brodée de fils d’or (ktef), une ceinture en soie lamée or et bleu (hzam), une écharpe (sebniya), une écharpe en soie or et rouge (feshtoul) et une écharpe en soie bleue et or (feshtoul).
Bibliographie
- J. Jouin, "Le costume de la femme israélite au Maroc", in Journal de la Société des Africanistes, VI (1936)
- La vie juive au Maroc, Paris, Stavit, 1986
- Esther Juhasz, The Jewish Wardrobe. From the Collection of The Israel Museum, Jerusalem 2012
- André Goldenberg, L’Art chez les Juifs du Maroc, Paris, Somogy, 2014
- M. Vicaire, R. Tourneau, "La fabrication du fil d'or à Fès", in Hespèris, t. 24, 1937