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Châle de prière

Inv.
2022.12.001
Textile
Châle de prière
Tallit, טלית
Dimensions :
H. 142 - La. 179
Laine tissée
mahJ,
don de Roland, Marcel et Jean-Claude Wieder en mémoire de Lucas Wieder

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
Ce châle se distingue par une ‘atarah (couronne) placé au centre de la partie supérieure. Cet ornement ne répond à aucune prescription rituelle mais sert à son embellissement symbolique. Il peut aussi s’expliquer par des raisons pratiques, assurant un meilleur tombé et la distinction du devant du dos. Cette coutume, bien que plus répandue dans les communautés de rite ashkénaze, fait également des émules dans la tradition séfarade.

Les 'atarot peuvent être constituées d'une simple bande de tissu ou d'un ensemble de plaquettes métalliques argentées ou dorées cousues au centre du bord supérieur du châle ou ornées de broderie de fils métalliques selon la technique dite du « shpaniert arbet » comme c’est le cas ce châle.
La ville de Sasow, au bord de la rivière Bug (frontière entre la Pologne et l'Ukraine) était au 19e siècle le centre européen de la fabrication des 'atarot en « shpaniert arbet ».

En 1830 Markus Leib Marguiles, originaire de Berdyczew y fonda un premier atelier devenu avec le temps une manufacture employant près de 180 ouvriers. Dès le début du 20e siècle, cette dernière est en déclin, du fait de la concurrence industrielle et de la sécularisation de la population juive. La manufacture a subsisté sous forme réduite jusqu'à l'entre-deux-guerres.
Provenance
Ce châle de prière a appartenu au grand-père paternel du donateur, Béla Bernard Wieder né en 1899 à Maramarossziget en Transylvanie, aujourd'hui Sighetu Marmatiei en Roumanie.
À l’âge de 15-16 ans, il entre comme apprenti barbier dans un salon de coiffure à Budapest où il rencontre sa future femme, Gisa, qui travaillait à la fabrication de perruques et postiches.
Confrontés à l’antisémitisme et amoureux de la France, ils quittent la Hongrie en 1926 et s’établissent à Strasbourg où ils restent 13 ans. En 1939, ils s’enfuient à Périgueux où ils continueront à vivre après la guerre, ouvrant un salon de coiffure.
Description
Rectangle en laine écrue, aux deux extrémités des rayures noires, bordé de franges. Aux quatre coins sont cousus les carrés portant les ouvertures pour recevoir les franges rituelles. Au centre de l'un des bord une bande de coton blanc reçoit un décor à la lame d'argent.